Le Canada est officiellement en élection. Le premier ministre Mark Carney a dissous le Parlement et les citoyens seront appelés aux urnes le 28 avril. D’ici là, une question domine : sur quels grands enjeux le prochain gouvernement devra-t-il se pencher en priorité ?

Dans un contexte mondial bouleversé — guerres en Ukraine et à Gaza, rapprochement entre Washington et Moscou, tensions économiques avec la Chine — les défis s’accumulent aussi chez nous : protection de la souveraineté, guerre commerciale avec les États-Unis, convoitise de l’Arctique, cybermenaces…

Un moment charnière pour le Canada

Jamais les menaces extérieures n’ont été aussi nombreuses. Jamais les attentes envers le leadership fédéral n’ont été aussi élevées.

C’est pourquoi le CORIM lance RADAR, une série de balados pour mieux comprendre les grands enjeux internationaux qui façonneront les décisions du Canada — et leurs impacts concrets sur les entreprises, les institutions et les citoyens.

Ce que nous disent les leaders d’ici

Pour ouvrir la série, le CORIM a sondé près de 4 000 organisations de son réseau. Plus de 200 leaders d’affaires, gestionnaires publics, universitaires et acteurs de la société civile ont répondu à une même question :

Quels sont, selon vous, les enjeux internationaux les plus préoccupants à l’aube des élections fédérales ?

Trois grandes priorités se dégagent clairement.

Préoccupation #1 : Le commerce international

Avec 85 % des réponses, la montée du protectionnisme — en Europe comme aux États-Unis — est la priorité numéro un. Les entreprises canadiennes s’inquiètent de la remise en question de la libre circulation des biens, des nouvelles menaces tarifaires… et du réexamen de l’ACEUM prévu pour 2026 (83 %).

Et pour relancer les exportations ?
Nos membres misent sur deux accords existants :

  • L’Accord économique et commercial global avec l’Union européenne (78 %)
  • L’Accord de partenariat transpacifique avec 10 pays, dont le Japon, le Mexique et l’Australie

Enfin, deux « régions » seront particulièrement surveillées en 2025 :

  • Les États-Unis (90 %) et l’Europe (75 %), en tête de liste
  • Mais aussi la Chine… et les autres provinces canadiennes (45 % chacun)

Oui, vous avez bien lu : nos membres surveillent autant les affaires potentielles avec la Chine que les opportunités à l’intérieur du pays. Un signal fort.

Préoccupation #2 : La défense

Deuxième enjeu de taille : la sécurité.
84 % des répondants s’inquiètent de la capacité du Canada à se défendre.

  • Va-t-on enfin atteindre le fameux 2 % du PIB en dépenses militaires ?
  • Le Canada devra-t-il se rapprocher de l’Europe, alors que les États-Unis deviennent un partenaire incertain ?
  • Et que dire de notre souveraineté dans l’Arctique, alors que les glaces fondent et que la Russie multiplie ses manœuvres ?

À cela s’ajoute une autre menace invisible, mais bien réelle : les cyberattaques.
80 % des leaders sondés jugent ce sujet hautement prioritaire.
La Russie, la Chine, l’Iran ou encore l’Inde sont régulièrement cités comme sources d’ingérence numérique. Le gouvernement a alloué 900 M$ à la cybersécurité, mais cela suffira-t-il ?

Préoccupation #3 : L’influence internationale

Enfin, 78 % des répondants soulignent le recul du Canada sur la scène internationale.

  • Échecs à l’ONU, à l’OCDE, à la Francophonie
  • Désengagement de l’aide publique au développement
  • Réduction de notre poids dans les grandes institutions

Pour les leaders interrogés, il est temps de regagner du terrain, notamment au sein de :

  • L’ONU
  • L’OTAN
  • Le G7
    … et, dans une moindre mesure, l’OIF et l’OMC.

L’objectif ? Redonner du souffle à ce « soft power » canadien qui a longtemps fait notre réputation.

Ce n’est que le début

Le prochain gouvernement aura à répondre à des défis colossaux.
Et pour y arriver, il devra s’appuyer sur des faits, des tendances claires, des réflexions ancrées dans le réel.

C’est tout l’objectif de RADAR, le nouveau balado du CORIM.
🎧 Une série pour comprendre les enjeux d’aujourd’hui… et anticiper ceux de demain.