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« Relations internationales : retrouver notre rôle d’influence »

LE CANADA, UNE PUISSANCE DISCRÈTE EN PERTE DE VITESSE

Pendant des décennies, le Canada a incarné un certain idéal sur la scène mondiale. De la création des Casques bleus à la signature de traités contre les mines antipersonnel, son influence reposait sur une diplomatie active, une participation aux institutions multilatérales et une capacité à jouer les médiateurs entre grandes puissances.

Mais cette image s’étiole. Depuis le début des années 2000, notre présence internationale s’affaiblit. Nous avons échoué à deux reprises à obtenir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU. Et nos candidats à des postes de direction à l’OCDE ou à la Francophonie n’ont pas su rallier de soutien.

DES SIGNES D’ISOLEMENT GRANDISSANT

Nos relations avec plusieurs grandes puissances se sont détériorées, souvent sur fond de tensions politiques ou commerciales :

  • Avec l’Inde, après l’assassinat d’un leader sikh canadien en 2023
  • Avec la Chine, à la suite de l’arrestation de la dirigeante de Huawei et la crise des « deux Michael »
  • Avec les États-Unis, qui nous ont exclus de l’alliance stratégique AUKUS

Sur le plan commercial, le retour du protectionnisme américain nous place en position de faiblesse. Même nos partenaires traditionnels nous laissent parfois sur la touche, au moment où le monde se restructure en blocs d’influence.

3 CHANTIERS POUR REPRENDRE LE CONTRÔLE

Face à ce recul, les membres du CORIM sondés en début 2025 proposent trois leviers d’action :

  1. Renforcer notre réseau diplomatique et nos capacités de défense, particulièrement dans l’Arctique
  2. Réinvestir les grandes institutions internationales (ONU, OTAN, OCDE) avec une présence proactive
  3. Impliquer davantage les provinces dans la politique étrangère, en valorisant leur rôle économique et culturel à l’international

Ces orientations visent à redonner au Canada une voix claire dans un monde fragmenté.

LE DÉFI : S’AFFIRMER SANS S’ALIGNER

Alors que Donald Trump laisse planer l’idée que le Canada pourrait devenir un "51e État", le débat sur notre souveraineté et notre autonomie stratégique devient plus urgent que jamais.

Si le Canada veut rester un acteur influent — et non un spectateur marginalisé — il devra définir une politique étrangère ambitieuse, cohérente et adaptée aux défis du XXIe siècle.